BaÏnes – Palais de Tokyo
L’esprit commence et finit au bout des doigts.
20 Ans d’engagement pour l’intelligence de la main®.
Palais de Tokyo, du 16/10/2019 au 10/11/2019
Durant un mois, dans le cadre de la saison dédiée à la scène artistique française, le Palais de Tokyo abrite toute la diversité des métiers d’art récompensés et soutenus par la Fondation Bettencourt Schueller depuis 20 ans, sans chercher à hiérarchiser les œuvres ou les activités présentées. La phrase qui constitue le titre de l’exposition est issue de L’Idée fixe ou Deux Hommes à la mer (1932), roman de Paul Valéry. Elle dialogue avec les citations de l’auteur inscrites sur les frontons du palais de Chaillot, bâtiment voisin datant de la même époque.
Le parcours de l’exposition -pensée par Laurent Le Bon et mise en espace par l’artiste Isabelle Cornaro- est aménagé en quatre séquences jouant sur la variation de l’intensité lumineuse et la dilatation des espaces. Il s’ouvre par une mise en perspective historique, sous la forme d’un étonnant cabinet de curiosité, avec la présentation d’une centaine de pièces issues des collections des Beaux-Arts de Paris, qui cherchent à magnifier les mains, seules. Celles-ci s’incarnent ensuite, le processus créatif est engagé.
Le visiteur découvre dans l’Atelier, les visages, certains outils, machines et matières premières qui composent les 281 métiers d’art. L’espace s’ouvre alors sur la ville, avec une parade festive de créations baignées de lumière naturelle et ponctuée d’une présence végétale, comme une vanité heureuse. Dernier moment de l’exposition, un panorama d’images mises en mouvement, figure des actions en faveur des métiers d’art, une invitation au prospectif qui donne le primat aux sensations.
« Il faut avouer que les mains sont des appareils extraordinaires… Le matin, professionnelles… – Et sur rendez-vous… – Et le soir, fonctionnelles… C’est merveilleux. C’est la pince universelle ! – Tiens, – et l’esprit ? – Commence et finit… au bout des doigts. »
Paul Valéry, Idée fixe ou deux Hommes à la mer, 1932
« De l’ornement mural au carnet de voyage, le papier est le filtre d’un imaginaire sans fin. Il laisse courir les mots et passer la lumière. Je l’ennoblis à la planche depuis des années, mais il est devenu, comme toute matière dans les doigts de l’artisan, l’alter ego de ma pensée. La frontière est ténue entre l’artiste, le designer, l’artisan d’art. Elle est traversée par le geste, à l’image de ces nervures laissées par l’huile dans la fibre du papier devenu tamis de lumière. L’immatériel washi est ici stimulus d’imaginaire, “paréidolique”, “à côté” de la “forme”. Or, nos mains nous donnent à voir au-delà de la forme. Le papier nous y aide car il permet l’empreinte, mémoire de la forme. »
François-Xavier Richard
«Celui qui n’a pas de mémoire s’en fabrique une avec du papier.»
Gabriel García Márquez, dans L'amour au temps du choléra, éd. Grasset, 1987, Paris.
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Date
2019
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Client
Palais de Tokyo - Fondation Bettencourt-Schueller