La Manufacture

Depuis son origine, l’Atelier D'OFFARD perpétue le savoir-faire des papiers peints à la planche des grandes manufactures du XVIII^e et XIX^e siècle. L’entreprise allie la maîtrise des techniques traditionnelles aux procédés et outils modernes. Dans un esprit de recherche et d’innovation, elle reproduit des papiers peints d’époque et crée également de nouveaux modèles.

DSCF2126 — L'atelier
© photo Julie Limont

Entrée François Alix WEB — L'atelier.
Sculpture de François Alix
© photo Julie Limont

En 1999, François-Xavier Richard ouvre les portes de l’atelier d’Offard, alors qu’il a 26 ans, dans le but d’explorer l’artisanat d’art séculaire du papier peint, qu’il n’aura de cesse d’interroger, d’embellir et d’ennoblir.

1 Les Zones Inexplorées WEB — Création pour le salon Révélation, réinterprétation d’un panoramique en tontisse en 2014.

Au cours de ses études aux Beaux-Arts d’Angers, il tombe amoureux du papier peint à la planche et se dit qu’il n’est peut-être pas seul à être ému et transporté par cet artisanat d’art, et qu’il lui appartient de faire connaître et de partager sa passion. Ses pères spirituels et grands maîtres se nomment dorénavant Réveillon, Papillon, Balin, Leroy … Tous des grands noms du papier peint échappés du 18^e, 19^e et 20^e siècles. Quelques rencontres déterminantes et tutélaires vont l’encourager dans sa démarche, comme celle de Véronique Delahougue, conservatrice du département du papier peint du musée des Arts Décoratifs, ou Bernard Jacquet directeur du musée du papier peint de Rixheim.

« Quand j’ai monté cet atelier, je n’avais qu’un bout de papier et un crayon. Nos presses, nos outils, on a du tout faire de A à Z. J’ai appris mon métier par la reconstitution, c’est-à-dire quand on nous confie un papier peint d’époque, quand le document d’origine est trop abîmé on nous demande de procéder à une reconstitution, ce qui signifie que je vais refaire le dessin, graver les planches, et imprimer le papier dans ses couleurs d’origine. Moi ce qui m’intéresse, c’est le geste, ça veut dire en d’autres termes ressusciter l’âme de celui qui a imaginé et voulu ce décor. »

François-Xavier Richard

Papier peint à la planche

Le papier peint à la planche tel qu’il est fabriqué au sein des ateliers d’Offard perpétue les techniques initiées dès le 18^e siècle par le grand Papillon : Grâce à une planche que l’on vient appliquer sur le papier et qui vient le « frapper », la couleur est déposée et la forme se déploie. Conscient de la merveilleuse richesse offerte par ce procédé, hérité des Indiennes et des tissus chinois, François-Xavier Richard n’arrive pas à accepter l’idée qu’une technique d’impression si féconde en possibilités artistiques puisse disparaître au profit de méthodes purement numériques qui excluraient l’intelligence et la créativité manuelle. Quant aux techniques d’impression, il les apprend en appréhendant les matières, les couleurs, les pigments, les encres, et surtout en observant et en regardant les papiers anciens.

Hardi Suleman WEB — © photo Julie Limont

1 Chaumet Place Vendôme WEB — Création d’un bas-relief en carton pierre avec la complicité de Patricia Grosdemange pour Chaumet Place Vendôme à Paris en 2020.
© photo Chaumet

1 Beauregard WEB — Reconstitution d’un décor en papier en 4 parties avec 56 passages de couleurs pour le Château de Beauregard en 2018.
© photo Offard

Le défi est alors de créer un pont entre cet héritage séculaire et le monde contemporain. Les premiers outils de l’atelier sont fabriqués sur place, sur le modèle de ceux utilisés au 18^e siècle. Puis au fil du temps, on s’aperçoit que des outils modernes peuvent aussi être utiles, indispensables, et enrichir le geste ancestral : il s’agit de trouver un équilibre entre ces deux temporalités, de sublimer l’ancien à travers le nouveau… Même si sur cette chronogénèse savante, la main a toujours le dernier mot… Avec le développement du carton pierre, mais aussi du gaufrage du cuir, du washi imprimé à l’huile, du papier imprimé à l’eau de javel, du papier thermique, nous disposons de la palette technique dans le papier peint la plus large qui soit. Un infini champ des possibles.

Enfin, l’obtention du prix de la fondation Betttencourt-Schueller en 2009 le sacre officiellement artisan d’art, et met en lumière la richesse, la complexité et la qualité de son travail.